Le flottage du bois
Du XVIe au XIXe siècle, Paris voit sa population accroître et manque rapidement de bois pour se développer. Les forêts du Morvan deviennent un fantastique réservoir pouvant alimenter la capitale en bois de chauffage.

300 ans d'histoire
Au début du XVIe siècle, Paris est en manque de bois pour chauffer ses habitants et construire de nouveaux logements. Les forêts alentours ont été surexploitées et les domaines royaux sont réservés à la chasse. Il faut trouver de nouveaux approvisionnements. On pense alors aux forêts nivernaises et en particulier à celles du Morvan.


Un long voyage
Le Morvan possède un réseau fluvial dense, constitué de rivières et de ruisseaux. La pratique du flottage à bûches perdues sera la technique employée. Elle consiste à jeter sur les cours d'eau les morceaux de bois taillés, marqués au préalable à leur extrémité de la marque de leur propriétaire.
Des lâcher d'eau d'étangs situés en amont des rivières (Cure et Yonne) permettent d'acheminer les bûches jusqu'à Clamecy ou Vermenton. Depuis ces villes, on extirpe le bois de l'eau, c'est le tirage. Puis les tireurs le trient en fonction des marques des propriétaires, c'est le tricage et l'empilent.
Les marchands de bois parisiens achètent le précieux chargement et désignent un « faiseur de flottage » qui constituera son équipe pour construire et mener les trains de bois à Paris.

Musée d'Art et d'Histoire Romain Rolland
L'activité du Flottage du Bois est racontée sous la charpente de l’hôtel de Bellegarde que rend sensible la présence du bois.
- Musée d'Art et d'Histoire Romain Rolland
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Avenue de la République
58500 CLAMECY - 03 86 27 17 99
- museedeclamecy@wanadoo.fr

Les Trains de Bois
Ce radeau, constitué de 200 stères de bois, doit être construit dans les règles. Constitué de 2 parties nommées "part", il mesure au total 72 m, pour une largeur de 4 à 5 m. L'embarcation terminée, le train descendra le courant jusqu'à la Seine et Paris en une dizaine de jours, manœuvré par 2 flotteurs.
Arrivés au port, les trains sont démontés. Les flotteurs profitaient des joies de la capitale en dépensant une partie de leur salaire avant de refaire le chemin inverse à pied en 4 jours seulement.
De retour dans le Morvan, les flotteurs s'attelaient à construire et à acheminer un nouveau train !

Ecomusée du Flottage du bois
La Confrérie de Saint-Nicolas de clamecy, dont l'existence remonte à 1738, a relancé l’étude des techniques relatives au flottage du bois de chauffe pour Paris, et a créé dans le cadre des Rencontres Internationales de Clamecy en 1995, des maquettes de trains de bois.
- Ecomusée du Flottage du bois
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1 quai Saint Roch
58500 CLAMECY - 07 44 76 62 54
- ecomuseeduflottage.fr

Canal du Nivernais et rigole d'Yonne
Relier le bassin de la Loire à celui de la Seine par l'Yonne permettrait d'augmenter les volumes de bois transportés vers Paris. En 1784 des travaux signés par le Roi Louis XVI débutent par le percement des tunnels de la Collancelle près des étangs de Vaux et Baye. À partir de 1786, cette rigole de flottage commencera une transformation en canal de navigation. 59 ans auront été nécessaires pour voir en 1841, la naissance du canal du Nivernais.
En 1838, une rigole est créée pour alimenter le canal. Les eaux de l'Yonne parcourent 25 km jusqu'au bief de partage à Port Brûlé et franchissent 3 aqueducs : Marigny, Oussy et le plus important celui de Montreuillon qui culmine à 33 m. En 1949, la rigole d'Yonne alimentera le canal depuis le lac de Pannecière.
La houille va faire son apparition et la demande de bois de chauffage va rapidement diminuer.
Aujourd'hui, le canal du Nivernais est l'un des plus beaux canaux de France dédié au tourisme fluvial.

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